mardi 15 septembre 2009

L'unque Chose à Dire Textes







Tous les textes du spectacle
L’unique chose à dire de Wakeu Fogaing

1 - Je lève mon coude


Depuis que j’ai commencé à boire, je peux vous dire, je me sens mieux. Je me demande même comment j’ai pu tenir tout le temps où je ne buvais pas. Je me rappelle bien des soirs chez moi quand ma femme en servant le repas me demandait qu’est-ce que tu veux boire ? Je répondais : je ne bois pas. Je voyais bien que ça gênait des gens de dire ; je ne bois pas mais j’avais du plaisir à faire souffrir des gens qui n’avaient que la bonté de m’offrir à boire. Depuis que j’ai donné ma vie à Jésus, je bois. Je sais bien que c’est pas chez nous qu’il a changé l’eau en vin mais comme nous n’avons pas de vigne, je bois la bière. A défaut du cheval on monte l’âne quand même.
J’ai perdu vingt ans de ma vie à ignorer l’ivresse. J’avais même du mépris à tort pour des gens qui connaissaient le plaisir de planer dans les vapeurs. Aujourd’hui, je soûle. Ce n’est pas génial ?
Mon frère a même été engagé dans une société brassicole du pays. Et puis je me suis dit si je ne bois pas peut-être qu’ils se rendront compte que ma part de bière qu’ils embouteillent ne quitte jamais le comptoir et renvoyer mon frère. Vous voyez bien que je bois avec raison.
Quand j’ai commencé à boire mon ami François était très inquiet. Il m’a dit plusieurs fois : l’alcool c’est pas bien pour la santé. Il était sérieux François. Il ne buvait rien. Le mois dernier il est mort de la pneumonie. Sans abus d’alcool je vous assure. Je suis sûr que là où il est, il regrette de n’avoir pas profité des produits embouteillés.
La liberté que me procure l’ivresse, je ne connaissais pas ça avant. Il y a des nuits maintenant où je ne retrouve pas le chemin de chez moi. Sans faire exprès. Ce n’est pas génial ? Avant je ne pouvais pas je vous assure. Avant je pensais même aux économies. J’étais d’une chicheté maladive ; je ne donnais jamais à boire à qui que ce soit, et je considérais les bars comme des lieux où les consciences sont corrompues. J’étais un gros con. Les soirs après le boulot, je rentrais directement à la maison aider mes enfants à faire des révisions. Je vous assure que je ne connaissais même pas le prénom du tenancier du bar le plus proche de ma maison. C’est fini tout ça. Dans tous les bars du Quartier, j’ai une petite dette à payer. Qu’est-ce j’ai pu me priver du bonheur. Y a des soirs maintenant où je défèque même dans mes habits. Souvent pour pisser, surtout pour pisser je ne me gène pas. Je reste debout comme quelqu’un qui attend son taxi et je pisse. La liberté sans effort.
Avant j’étais même très jaloux, j’avais toujours peur que ma femme me trompe, je payais même un ami pour qu’il suive ma femme. Le con. Depuis que je ne le paye plus parce que mon argent devient plus utile, il m’a avoué après quelques bières m’avoir trompé avec ma femme. La bière est un don du ciel. Aujourd’hui sans même le vouloir, à tout hasard comme ça, je me trompe de femme.
J’ai tellement bu un jour que j’ai levé les mains vers le ciel et j’ai dit : Jésus de Nazareth sauve-moi encore. Immédiatement il s’est mis à pleuvoir. Un miracle je vous assure. Je me suis accroupi et là le sommeil m’a surpris dans ma prière. C’est un chien affamé qui m’a réveillé le matin il croyait que j’étais mort. Ah non !
J’ai foncé tout droit au boulot tout sale et encore un peu soûl. Au bureau le patron m’a dit : qu’est-ce qui se passe ? Nous ne sommes pas dans un bordel ici. J’ai répondu : après le bar ce n’est toujours pas le bordel patron.
Tous les collègues ont ris et ça a fait du bien. Avant je ne pouvais pas parler comme ça à mon patron. Bien sûr qu’il m’a mis à la porte mais je suis parti la tête sur les épaules. C’est ce qui est bien avec l’alcool. Ça désinfecte notre corps et on reste toujours avec la tête sur les épaules. Au quartier j’ai dit ça à un ami avec qui on partage la passion de boire et dans un sourire de solidarité, il m’a dit : comme on t’a mis à la porte, tu deviens mon portier. De temps en temps quand j’ouvre la portière de sa voiture pour qu’il entre, il me dit : c’est toi qui conduis. Et je conduis.
L’autre jour à une manifestation où il était invité et moi son chauffeur, il m’a vu siffler onze bières avant de me servir du Whisky. Alors il est venu très prêt de moi et il m’a dit : s’il te plait bois avec modération. A l’allure où tu consommes, tu vas attraper une syrose de foie. Je lui ai répondu tout bas : patron que ferai-je avec un foie en bonne santé à ma mort ?

2 - Je m’aime beaucoup

Quand quelqu’un de bien arrive chez moi, je me lève, je le salue et je m’assoie.
Je commence la conversation et je parle de moi, de moi, et de moi. Parce que parler de moi ça prend du temps. Au bout de deux heures quand il est fatigué d’entendre parler de moi, il se lève pour partir et je l’accompagne à ma barrière. Et c’est là que je lui demande ce qu’il est venu faire. Quand il hésite un peu, je lui parle encore de moi. Le temps qu’il réfléchisse. Ce n’est pas que j’aime parler de moi. C’est que j’aime être connu et comme je ne fais rien pour être connu, je parle de moi à tout le monde. Aux gens bien. Je méprise les gens qui ne sont pas bien. Quand je sens que je suis un peu au dessus de quelqu’un, je le regarde de haut. Je ne peux pas être au dessus et regarder quelqu’un de bas. En plus si tu considères quelqu’un qui ne te vaut pas comme ton égal, tu ne l’aides pas à grandir. Ce n’est pas méchant.
Le menuisier par exemple qui a fabriqué mon magnifique lit. Je le considérais beaucoup. Il a fait presque tous mes meubles. De magnifiques meubles je vous assure. Quand je suis allé chez lui un jour pour lui passer une autre commande, j’ai constaté que chez lui il n’y avait pas de meubles. Pas de lit. Il dormait sur un matelas en mousse lancé au sol. Alors que moi je dors sur un matelas en coton sur un lit. Dans une maison meublée comme un palace. Et vous voulez que le salue encore ? C’est très dur pour moi. Si Je continue à le saluer, il va lui aussi se croire important. Ce n’est pas juste. Je crache chaque fois que je le vois.
Je suis quelqu’un de magnifique. Je me suis marié sept fois mais les femmes sont toujours parties parce qu’elles ne font pas le moindre effort de me comprendre. Quand on est un homme bien, raisonnable, sans défaut, il est difficile de rencontrer une femme qui admette qu’on soit parfait. En plus j’aime pas trop dire au gens ce que je suis. Les femmes me découvrent par elles-mêmes et comme elles ne savent pas vivre avec le parfait, elles repartent au bout d’une semaine. J’ai même entendu une dire que je parle trop de moi. C’est un défaut ça ? Si les gens ne parlent pas d’eux c’est parce qu’ils n’ont rien à dire d’eux.
Moi je peux parler de moi pendant vingt quatre heures sans arrêt et les gens trouvent ça épuisant ? Ils sont malades. Si je ne parle de moi : qui va parler de moi. Ce n’est pas un défaut d’être son propre communicateur. Je m’aime beaucoup je vous assure. Et le jour où je vais me rendre compte que je ne m’aime plus, je vais aimer ma femme enfin.

3 - L’ennui

Je suis le chasseur de l’ennui. Mon défi le plus grand chaque jour c’est chasser l’ennui. L’ennui qui nuit. Qui peut vous nuire jour et nuit. Comme un moustique qui chante.
Je suis ici pour chasser vos ennuis et le mien. Si je ne venais pas, je devrais m’ennuyer à mort. Et comme je ne veux pas mourir ni aujourd’hui ni demain, je suis venu vous aider à ne pas vous ennuyer. Je sais que vous n’aimez pas l’ennui vous aussi mais vous la supportez à vivre pas à mort pour ne pas en mourir. Car comme moi personne de vous ne veut mourir ni aujourd’hui ni demain.
Pendant que tous mes amis apprenaient un métier, j’apprenais à chasser l’ennui. Lutter contre l’ennui invincible qui nous prend chaque jour pour cible. Je ne suis plus la cible qu’on vise puisque c’est moi qui vise le public que l’ennui cible. Je prends tout mon temps et je gagne dans mon temps ma vie d’artiste.
Je suis un grand chasseur de l’ennui. Je ne m’ennuie plus de jour comme de nuit car l’ennui ne dort jamais.
Le jour je raconte des histoires, la nuit je les conçois. Le temps que la grossesse dure, je raconte les vieilles. Je les accouche en spectacle quand vient le terme devant un public qui ne s’ennui plus.
Pour une histoire, c’est la conception qui est douloureuse, l’accouchement c’est un plaisir. Un plaisir qui fait du mal à l’ennui qui nous tourne le dos dans des moments de joies.
L’hier soir par exemple j’ai trouvé à mon retour l’ennui chez moi. Nous avons dîné ensemble et il avait des ennuis de santé causé par un excès de dérangement. Quand j’ai viré la paresse qui frappait à la porte à la fin du repas, l’ennui aussi a pris congé de moi et j’ai préparé les histoires de ma vie que je m’en vais vous construire.
Pour chasser l’ennui c’est simple : ne faîtes aucun pacte avec la paresse. Travaillez et même si vous n’avez pas de travail, gagnez honnêtement votre temps à ne rien faire. Quand l’ennui ne vous trouve pas du temps, il se rue sur vos proches qui libèrent leur temps et c’est vous qui gagnez de l’argent. Parce que quand vous n’avez pas de temps, vous avez de l’argent surtout si le temps que vous n’avez pas est côté à la bourse.
Demandez conseil chez votre banquier. Je vous jure que vous ne l’ennuyez pas.



4 - J’ai les solutions

Un soir je suis rentré chez moi épuisé d’avoir sillonné la ville de fond en comble pour trouver solution à mes problèmes. Fatigué d’avoir cherché en vain, j’ai donné ma vie au sommeil qui déjà me fermait les yeux.
A mon réveil, ma femme et mon fils étaient déjà dans le salon. J’ai salué ma femme. Je la salue tous les matins avant de sortir, j’ai dit aurevoir à mon fils qui réclamait son goûter à sa mère et je suis sorti en courant. Au seuil de ma porte, j’ai heurté un sac plein. Miracle des miracles il n’y avait pas de sac même vide quand j’entrais chez moi hier soir. J’ai ouvert le sac. Dans le sac une présence de Dieu. Une multitude de solutions. Le sac était plein de solution.
Là je me suis rendu compte que j’avais un problème je vous assure. Il me faillait vider le sac. Ce n’est pas facile de garder les solutions si on ne voit aucun problème. J’ai pris la route du marché. C’est un lieu où les commerçants ont le problème de vente et les clients le problème d’achat c’est aussi simple que ça. J’ai marché toute la journée au marché je vous assure personne ne voulait de mes solutions. Tout le monde disait : s’il fait une marche, c’est un contestataire. Et comme je n’étais pas suivi, je me suis mise à parler au gens. Avec la voix d’un leader politique. Tout le monde me regardait, personne ne m’écoutait. Ils s’en foutaient bien que j’apporte solution à des problèmes que je n’avais pas pris le temps de recenser. Et comme on ne m’écoutait pas, je parlais seul et fort pour être sûr que je m’entends moi-même même si je ne suis pas encore capable de me comprendre. Au bout d’un moment que j’ai trouvé un peu long, une femme a levé la voix et dit : c’est un dictateur il confisque seul la parole. Vive la démocratie.
Quand j’ai voulu prendre le parti de cette femme pour m’expliquer, la femme a crié encore plus fort : reste dans ton parti nous sommes de l’opposition. Je vous assure que cette opposition n’était pas constructive. Le dialogue était boycotté et les gens n’ont même pas su qu’ils avaient le droit de voter.
Je suis reparti du marché en courant vers le commissariat pour apporter solutions aux prévenus en garde à vue.
Au commissariat de Chez moi, le commissaire et ses éléments comptaient des pièces d’argents au bureau. J’ai vu sur cet argent les empreintes de la corruption nationale. J’ai giflé le commissaire, bousculé ses éléments et pris les clés des cellules pour libérer les prévenus qui m’ont dit n’avoir aucun problème. C’est bizarre. J’ai entendu le commissaire dire : sortez ce saint de cet enfer et qu’on ne le revoit plus.
J’ai dit : en enfer il doit y avoir des gens qui ont des problèmes, des besoins de se confesser peut-être.
Deux policiers ventrus sont venus me porter comme un bébé jusqu’aux limites du commissariat en me disant : ne revenez plus s’il vous plait chez nous il n’y a pas que de la pourriture. J’ai bien compris qu’ils voulaient confesser quelque chose. Mais comme le corps était pourri, la moisissure avait consumé les mots et je suis parti. Avec mon sac sur la tête ne l’oubliez pas plein de solutions.
Les solutions sans problèmes devenaient de plus en plus lourdes comme le fardeau que chacun croit porter et ne voit pas.
Au retour chez moi, j’ai laissé le sac à la porte et je suis entré. Ma femme n’avait pas pu faire la cuisine dans la journée. Le Gaz était fini. Mon fils ne pouvait pas faire ses devoirs on nous avait coupé le courant ; facture impayée. Quand j’ai voulu rentrer à la porte faire entrer les solutions, ma femme m’a secoué en disant : le jour se lève chéri. Nous n’avons plus de gaz et c’est aujourd’hui le délai pour la facture d’électricité.
En me tirant dans le lit, je me suis entendu dire : la solution est à la porte.

5 - l’homme debout

L’autre jour j’ai vu dans mon quartier un homme debout.
Je me suis dit c’est pas normal un homme debout dans un quartier comme le mien. Tout le monde a le droit de s’asseoir.
Je suis allé vers lui pour savoir ce qu’il faisait debout et pourquoi.
Il ne faisait rien. Il était bien là debout et ne faisait rien.
A côté de lui il y avait un homme assis. Je me suis dit c’est pas normal un homme assis à côté d’un homme debout qui ne fait rien dans un quartier comme le mien.
Je suis allé vers l’homme assis pour savoir pourquoi il était tout seul assis à côté d’un homme debout.
Il a dit : je suis assis parce que je ne suis pas debout.
Je lui ai dit : pourquoi n’êtes-vous pas debout ?
Il a dit : parce que je suis assis.
Je lui ai dit : c’est depuis combien de temps ?
Il me dit : depuis que le pays a interdit la marche vers le pacifique.
J’ai dit : la marche pacifique ou la marche vers le pacifique ?
Il m’a dit : c’est la même chose.
J’ai dit : est-ce que vous savez qu’il y a quelqu’un debout ?
Il m’a dit : il n’a aucun droit lui. C’est pour ça qu’il doit rester droit.
J’ai dit : et quel droit vous avez vous ?
Il m’a dit : le droit de fermer votre sale gueule.
Là j’ai compris que c’est dangereux de poser des questions à un homme assis à côté d’un homme debout qui ne fait rien dans un quartier comme le mien.


6 - L’histoire qui touche

Quand je pense à cette histoire, ça me touche beaucoup. Je vais vous raconter une histoire qui me touche.
Chaque fois que je raconte cette histoire qui me touche, je me sens toucher. Et quand je regarde celui qui me touche, je ne vois personne. Et je ne vois rien autour de moi. Aucune chose susceptible de me toucher. Alors je comprends que c’est mon histoire qui me touche.
Je vous raconte ça parce que les histoires qui me touchent sont rares.
Et je peux vous dire que je ne suis pas difficile. Une fois je me suis mis à rire tout seul dans la rue. Et tous ceux qui passaient me regardaient rire à haute voix dans la rue publique et pour un public que je n’avais pas choisi. Au bout d’un moment un flic qui dirigeait la circulation est venu vers moi et a dit : arrêtez de rire et circulez.
J’ai arrêté de rire et je me suis mis à faire des cercles. Parce que chaque fois que j’entends dire circulez, je crois qu’on me dit de faire des cercles en marchant. Alors je faisais des cercles au milieu de la rue publique devant un public que je n’avais pas choisi.
Le flic m’a regardé faire quelque tours et il m’a attrapé par le bras et dit : qu’est –ce qui vous prend monsieur ? Je vous ai demandé de circuler.
Je lui ai dit : c’est que je suis en train de faire.
Il m’a dit : vous vous foutez de moi ?
Je lui ai dit : vous m’avez dit de circuler. Alors je fais une marche circulaire. C’est ma façon de circuler.
Il m’a dit : rentré chez vous monsieur. Sinon vous allez avoir des ennuis.
Je lui ai dit : écoutez monsieur je ne peux pas rentrer chez moi maintenant. Sinon je vais avoir des ennuis.
Il m’a dit : ne faîtes pas le mariol. Des ennuis chez vous ? Qu’est –ce qui se passe ?
Je lui ai dit : écoutez monsieur ma femme me trompe et je ne suis pas le premier. Je suis au courant à la différence des autres. Chez moi à cette heure c’est l’heure de l’amant. Ma femme m’a prévenu. Je ne dois pas les perturber.
Il m’a dit : là vous me perturbez. A mon lieu de travail et dans mes sentiments. Ma femme me trompe et je ne sais pas avec qui alors j’aime pas voir les gens qui se sucrent avec les femmes des autres. Donnez-moi vos papiers.
Je lui ai donné mes papiers.
Il me dit vous êtes comédien ?
Je lui dis : comme vous voyez.
Il me dit : vous faîtes marrer les gens pendant que votre femme vous fabrique des cornes.
Je me suis senti mal. Sa phrase m’a touché.
On est allé chez moi et il a tué l’amant de ma femme de sang chaud.
Aujourd’hui il est en prison et ma femme m’a quitté sans son amant cette fois.
7 - le bar d’en face



J’ai vu à la Noëlle dans le bar d’en face du chez moi, une femme qui attendait. Dans le bar d’un ami. Juste en face de chez moi.
C’était pas la femme à l’ami. C’était une inconnue.
Elle était assise sur un casier de bière qu’elle ne buvait pas et attendait. En face d’elle il y avait écrit sur un papier qu’elle avait collé elle-même au mûr : Jésus revient bientôt. C’était pas la première fois qu’on lisait cette phrase. Jésus revient Bientôt ! Il a mis du temps.
Et elle attendait. Elle regardait devant elle comme si son regard voyait sur ce papier tous les miracles que ferait cet homme qui revient depuis plus de deux mille ans bientôt. Nous étions là nombreux entre gens connus à regarder l’inconnue attendre.
Et la femme attendait là en face. Dans le bar d’en face du chez moi. Personne ne pouvait dire avec exactitude ce qu’elle attendait ; personne puisque personne ne lui avait posé la question. Tout le monde était devant un fait accompli.
Tout le monde regardait de temps en temps pour voir si ce que la femme attendait allait enfin arriver… et bien rien n’arrivait.
Comme on était entre gens de peu de foi, Petit à petit les gens perdant la foi sortaient et s’en allaient chez eux. Un peu déçu mais avec le plein désir de retrouver le chaud chez soi.
Et la femme attendait. Dans une posture de prière. On avait beau lui dire que le bar n’est pas une église elle n’entendait rien. Elle attendait c’est tout.
Au bout d’un moment, fatigué de rester moi aussi dans l’incertitude je suis allé vers cette femme et à la grande surprise du reste du monde, je lui ai demandé : madame qu’est ce que vous attendez ?
Un enfant ! Elle m’a dit.
Je lui ai demandé depuis combien de temps ?
Depuis ce matin. Elle m’a dit
Je ne comprenais rien. Je lui ai dit madame ; un enfant s’attend pendant des mois avec le regard sur la maternité et non au bar.
Elle m’a dit : il peut arriver dans une crèche. Et comme il n’y a de crèche en ville le bar c’est mieux.
Je lui ai dit mais le propriétaire du bar n’est pas informé. C’est qui son père ? Enfin le père de votre enfant.
Elle me dit : Dieu.
J’ai crié : Dieu Polygame ? Là madame vous allez nous faire attendre longtemps. Même si vous être Marie, je ne vous vois pas vierge.
Elle m’a dit vous vous trompez. Je suis né le deux septembre.
Là j’ai perdu ma foi et je suis sorti.
Dehors j’ai entendu la cloche sonner trois fois la noël et j’ai entendu crier : le fils de Dieu est né. Pour ne pas être dans le doute, Je suis rentré dans le bar.
La femme avait disparu. On ne peut dire comment.
Au mûr sur le papier où il y avait écrit : Jésus revient bientôt, il y avait écrit : il faut croire sans avoir vu. C’est un miracle.
Je me suis demandé si c’était déjà la pâque. Et un monsieur qui me regardait aussi surpris puisque la femme avait disparu m’a répondu : je ne crois pas.
Quand j’ai compris plus tard qu’il s’appelait Thomas, je me suis senti rassuré.



8 - L’histoire d’un homme qui a perdu sa clé

Je connais un homme qui enferme toujours sa femme. Chaque fois qu’il sort, il enferme sa femme pour fermer sa bouche. Elle a une seule bouche sa femme mais c’est de trop.
Je l’ai rencontré un soir dans la rue. Ma femme m’ayant bousillé les oreilles avec ses charabias, je suis sorti faire les cent pas. C’est bien de faire les cent pas quand la manivelle conjugale finit de vous manipuler les boyaux. Alors que je n’étais qu’à quatre vingt trois pas bien comptés, j’ai rencontré cet homme qui enfermait toujours sa femme pour sa bouche de trop. Il était sûr de lui et laissait planer le doute sur la tête des autres.
Il m’a donné un conseil : le remède de la femme… c’est la clé.
Je suis rentré immédiatement enfermer ma femme pour sa grande gueule. Pas forcement pour sa bouche que je n’ai jamais trouvé de trop. Je n’étais pas sûr de moi et c’est dans ma tête que planait un doute.
Je l’ai enfermé à double tour dans un mutisme infernal. Elle n’a même plus réussi à me dire : je t’aime. Moi aussi sans doute. Je ne suis certainement pas sûr.
Et je suis retourné dans la rue pour finir les dix sept pas que je n’avais pas fini de bien compter. Comme je ne sais pas faire plusieurs choses à la fois, j’ai perdu la clé en marchant. C’est facile de perdre quelque chose quand on perd la tête mais ma tête était là et je ne voyais plus la clé.
Depuis que je ne peux plus libérer ma femme ni l’ouvrir, je n’ai plus de femme. Tout est fermé.
Maintenant je comprends tout le sens de : Le remède de la femme…c’est la clé.


9 – L’homme politique

Je suis sorti du boulot un soir. Il m’arrive des choses. Dans la rue, j’ai vu un homme qui s’est mis à me parler. Je ne sais pas pourquoi mais il avait sa liberté d’expression que personne ne pouvait interdire.
Il m’a dit : je fais la politique.
Nous avons fait un bout de chemin ensemble.
Arrivé à l’entrée d’un lycée alors qu’il y avait la sortie des classes, il s’est mis à parler à une fille de dix sept ans et l’a embarqué dans un hôtel sans plus rien me dire. Il avait son immunité politique. J’ai attendu. Je ne fais pas la politique mais je crois avoir le droit de m’interroger sur certaines interdictions.
Les politiciens après les détournements des fonds s’ouvrent sur le détournement des mineures. Et comme la loi est aveugle, ils en font à leur tête. Pardon à leur queue.
A sa sortie je suis allé vers lui et je lui ai dit : qu’est ce que tu fais ?
Il m’a répondu : la politique.
Et il a pris une autre fille du même âge et est remonté dans une chambre. Brandissant à tout venant son immunité politique. Non seulement il violait la loi, il en faisait aussi une profession de foi.
Comme c’est pas interdit d’attendre, j’ai attendu. D’ailleurs que ce qui est interdit n’est pas défendu aux faiseurs de loi. L’immunité défonce même les portes vierges.
A sa sortie, je lui ai demandé : qu’est ce que tu fais ?
Il m’a répondu : la politique.
Et il a embarqué une troisième d’un âge certainement inférieur aux deux autres.
J’ai eu soudain la nette impression que les politiciens ne pensent qu’à eux et pas aux autres. Le ridicule ne tue pas les politiciens. Ils se plaisent même dans des étages bas. Quand j’ai voulu avoir une autre impression, C’est sa femme qui est arrivée et m’a demandé : où est mon mari on m’a dit vous avoir vu cheminer ensemble.
J’ai dit : là en montrant l’hôtel.
Que fait-il là ? Me dit la femme.
Comme je n’avais qu’une seule réponse, elle est sortie comme un lion de sa cage : la politique.


10 - L’héritage

Ma femme ne veut pas tuer.
Pour être riche, ma femme ne veut pas tuer. J’ai beau lui dire qu’aujourd’hui c’est la mode, elle ne me suit pas. Je lui ai dit montre une seule personne riche qui ne tue pas.
La mère de ma femme est très riche. Et comme ma femme c’est son unique enfant, elle héritera et ça changera ma condition. Ma femme a de l’affection pour sa mère c’est normal ?
Elle ne veut pas tuer.
Ça fait dix ans que nous attendons. Dix ans ! Dix ans que cette sorcière a un cancer qui ne la tue pas. Elle avait pourtant dit il y a dix ans que sa dernière heure n’est plus loin.
J’ai arrêté de travailler depuis ce jour pour construire des projets. Il fallait bien des projets pour ne pas être surpris par l’héritage. Tout dort dans les tiroirs je vous assure. Je n’ai rien réalisé. Rien !
Ma belle-mère remet toujours à plus tard sa dernière heure.
Même pour mourir les femmes prennent leur temps. J’ai dit à ma femme de l’avancer pour que nos projets sortent des tiroirs et avancent. Elle refuse de supprimer la souffrance de sa mère. Quelle idiote ! Laisser sa mère souffrir autant et gaspiller tant d’argent pour les soins qui n’avancent pas, c’est mal voir l’avenir.
Je ne peux pas laisser un proche à moi souffrir comme ça. Surtout s’il a les biens que je peux hériter.
On ne peut pas faire les omelettes sans casser les œufs.
Les ministres pour devenir riche assassinent l’économie nationale.
Les D.G. pour devenir riche étranglent les sociétés étatiques.
Les hommes d’affaires pour devenir riche ne paient pas grand’ chose à leurs employés qui meurent de misère.
Chacun doit commettre un crime. Chacun sans le moindre cœur. Et ma femme veut avoir du cœur. Le cœur sur le cancer ?
Elle ne se rend pas compte que c’est pénible pour moi d’attendre un deuil qui ne vient pas ? C’est finalement ma mort que ma femme veut.
Quand je fais la leçon à ma femme, elle m’accuse de vouloir du mal à sa mère. Moi ? Je ne suis pas si cruel pour vouloir du mal à quelqu’un qui souffre déjà d’un cancer.
Elle ne trouve pas que c’est cruel de garder un cancer dix ans sans en mourir ?
L’autre jour j’ai surpris ma femme en train de prier pour que sa mère retrouve sa santé. La malchance ! Je l’ai battue sérieusement. Mettez-vous à ma place. Je n’arrive pas à joindre les deux bouts et elle prie pour que la dernière heure tarde.
Elle souffre je vous jure ma belle-mère souffre. Et la mort n’a même pas pitié de moi.
Ma femme ne me connaît pas. Dès que la vraie dernière heure de sa mère va sonner, je vais faire tout ce qui est possible pour devenir le seul et vrai héritier.

11 - Le tribunal de mon fils



Au tribunal la joie est toujours d’un seul camp. Le camp de celui qui a raison devant la loi. Mais on peut avoir raison devant la loi et avoir tort ailleurs. Derrière la loi par exemple.
Monsieur le président du tribunal ; tu es un fainéant.
Monsieur le procureur de la république ; tu es aussi un fainéant.
Monsieur l’avocat de la partie civile ; toi-même tu es un gros fainéant.
Je me constitue ici avocat de mon fils. Ça fait longtemps que je n’ai pas mangé ce fruit mais je vais essayer. La loi est aveugle mais on peut lui dire ce qu’on a vu.
La fille ci que vous dites mineure est vieille comme la guerre de cent ans. Moi je l’ai plusieurs fois chassé de chez moi qui venait chercher mon fils. Elle part elle revient. Je la chasse elle part elle revient. Je lui ai même dit que le sucre de mon fils n’est pas son sucre. En plus monsieur le tribunal elle n’est même pas de notre tribalisme. Sa tête ne me plait. Son village ne me plait pas. Son père est castreur de cochon. Son travail ne me plait pas. Et elle marchait sur ses deux pieds pour venir chercher mon fils. Malchance. Vous croyez que mon fils de son plein gré est allé chercher la fille d’un castreur de cochon poilu ? Ça ne nous ressemble pas. C’est cette fille qui est la malchance de mon fils.
Venons aux faits pour ne pas perdre ton temps.
Quand elle venait chez mon fils, mon fils sortait l’eau de son corps pour mettre dans son corps. Je crois que c’est ce que font les garçons en général. Chaque fois il sortait l’eau de son corps pour mettre dans son corps et comme elle était gourmande, son ventre a pris volume. Tout son corps aussi.
Et mon fils va aller en prison ! Vous voulez décider que mon fils doit aller en prison.
Je suis d’accord que mon fils aille en prison pour mineure enceintée mais avant, qu’on me remette toutes les eaux de mon fils. Quelqu’un ne peut pas perdre de deux côtés.

12 - Je suis un homme têtu

Quand on ne m’appelle pas, je réponds et quand on m’appelle, je ne réponds pas. Je suis un homme têtu. Le jour de mon mariage, ma femme m’a dit que la seule chose qu’elle aimerait c’est que je ne dorme jamais dehors. Le même soir j’ai refusé d’entrer dans la maison et elle et moi avons passé la nuit dehors. Je suis un homme têtu. L’autre jour je marchais avec ma femme dans la rue et à un moment elle m’a dit : fais un saut un arrière une voiture arrive. J’ai fait un saut un avant et la voiture m’a cogné. J’ai fait trois semaines à l’hôpital et je suis sorti mais je ne regrette rien. Je suis un homme têtu et je ne regrette pas l’être.
Quand on est un homme on doit être têtu c’est un droit. Un homme qui n’est pas têtu c’est une femme. Il doit même être homosexuel. Et une femme têtue c’est un diable il faut l’aimer très fort et bien.
Je suis un homme têtu. Et ma femme c’est le diable. Je l’aime très fort mais je ne lui dis jamais.
Je travaillais à la présidence de la république. Comme je suis têtu, je m’entêtais à écouter aux portes. D’ailleurs mon travail là-bas c’était écouter aux portes. L’autre jour le président à appeler le ministre du budget. Et il lui a dit de lui faire parvenir le budget de la fête de fin d’année à la présidence.
Le ministre du budget est venu avec le budget son porte feuille et le président y a jeté un coup d’œil au bout de deux minutes, le président a levé les yeux et dit : un million de piment ça veut dire quoi ?
Le ministre du budget : monsieur le président c’est ce qui a été dépensé pour le piment le jour de la fête.
Le président : un million trois cent quatre vingt cinq mille six cent trente francs pour le piment ?
Le ministre du budget : monsieur le président on ne pouvait pas servir les gens sans le piment. Les gens ont du mal à manger sans le piment.
Le président : est-ce que tous les camerounais peuvent en une seule soirée manger un million de piments ? Tout le monde vole monsieur le ministre mais ne m’aidez pas à donner des preuves à ceux qui en ont envies. Volez avec sagesse. C’est notre pays mais ruinons là doucement et sans traces.
Achetez souvent un million de piment pour vos réceptions pas pour la présidence.
Si tu ne comprends rien à rien, va te former auprès d’un directeur du port ou d’un directeur de Douane.
Et si tu te fais encore prendre avec le budget, fais l’adieu au nouveau gouvernement.
Comme je suis têtu et écoute aux portes, je n’ai envie de raconter cette histoire à personne.

13 - Mon voisin le docteur

Mon voisin est docteur. Un vrai médecin je vous jure.
Quand nous avons des problèmes de santé chez nous, c’est lui qui donne la solution.
Il y a deux mois ma fille a attrapé à vol d’oiseau comme ça une grossesse. Elle nous jurait par tous les Dieux qu’elle ne savait pas comment cela a pu lui arrivé. Elle était encore vierge je vous jure. Enfin c’est ce qu’elle nous criait. Et j’étais convaincu parce qu’elle n’a que 14 ans ma fille. A 14 ans on ne peut qu’être vierge. Dans mon pays personne ne détourne les mineures. Et la pédophilie nous savons que ça n’existe qu’à la télé.
La loi interdit l’avortement chez nous mais mon voisin le docteur sait contourner la loi. Contourner la loi ce n’est pas la violer.
Il a diagnostiqué un fibron éléphantesque de la taille d’un fœtus indésirable qu’il a éliminé ipso facto.
Depuis ce jour là, ma fille a appris à fermer ses fesses. Quand elle a envie d’ouvrir quelque chose, elle ouvre ses cahiers et ses leçons entrent en elle.
Mon voisin le docteur nous aide beaucoup. C’est vrai qu’il nous aide au prix fort mais c’est pas sa faute. On n’a pas payé ses études au prix faible. Ce n’est pas donné aux pauvres chez nous d’être médecins. Il faut magouiller fort pour faire médecine.
Je respecte beaucoup le docteur. Beaucoup je vous jure.
Il y a un mois j’ai rêvé que j’ai couché avec la femme du docteur. Une belle femme je vous en prie. Dans mon rêve, nous avons fait l’amour pendant des heures. J’ai tellement crié de plaisir que ma femme qui dormait à côté de moi a compris que je venais de la tromper. Elle m’a réveillé en me secouant et c’est comme ça que j’ai quitté la femme du docteur dans un plaisir inachevé.
J’ai fait des excuses à ma femme et elle a exigé que j’aille faire des excuses au docteur. Il venait de nous enlever une épine dans l’utérus de notre fille. Ce n’est pas bien de faire du mal à son bienfaiteur.
Je suis allé chez le docteur pour avoir son pardon, je lui ai raconté mon rêve. Avec tous les détails. Le nombre de fois que sa femme avait gémi crié. C’est sûr que même dans mon rêve elle avait du mal à tromper son mari. Les femmes ne sont pas comme nous.
Le docteur m’a dit que sa femme ne criait jamais quand ils faisaient l’amour. Il m’a dit que je me trompais de femme.
Quand j’ai répondu que c’était la femme d’un autre avec le visage de sa femme, il m’a chassé de sa maison et a dit qu’il ne veut plus me revoir même si je paie deux fois le prix fort.
Sa femme écoutait aux portes je ne savais pas. Les femmes ne sont pas comme nous.
Je l’ai su quand trois jours plus tard elle m’a interpellé pour en savoir plus sur le rêve. Nous avons trompé le docteur pour la deuxième fois et ma femme n’était pas au courant. On a fait l’amour pendant des heures et je l’ai vraiment entendue gémir et crier comme dans un rêve.
J’ai compris que le docteur me mentait ou alors, il connaît très mal sa femme.

14 - L’interview

L’autre jour un homme vient me voir. Il me dit qu’il est le journaliste du quartier. Je me dis ce n’est pas malin. On a besoin des centres de santé par quartier et c’est les journalistes qu’on installe. Et des journalistes formés ailleurs puisqu’il n’y a même pas d’école dans le quartier. Mon pays marche à l’envers. Et sans me prévenir il me pose des questions. J’aime bien répondre aux questions à conditions qu’on me donne les réponses avant. Les espèces d’improvisations que les gens font devant les journalistes, j’aime pas. Alors il me demande de remplir une fiche.
Nom et prénom ça c’est facile je connais mon nom et tout le monde n’est pas sensé savoir qui je suis sauf ma femme et ma belle-mère.
Sexe. Je lui dis mais écoutez monsieur c’est écrit ici sexe. Ça veut dire que vous ne connaissez pas de quel sexe je suis ?
Il me dit je sais mais ce n’est pas vous qui me l’avez dit.
Alors je lui dis : je ne réponds pas à cette question. Vous auriez dû me prévenir pour que je pose la question à ma femme.
Et sur la fiche je lis : adresse.
Je lui dis : monsieur je ne remplis plus cette fiche. Vous êtes chez moi et vous me demandez mon adresse ? Comment avez-vous fait pour arriver chez moi si vous ne connaissez pas mon adresse ?
Il me dit qu’est ce que vous pensez du nouveau gouvernement ?
Je lui dis : mais je ne suis pas dedans.
Il me dit : ce n’est pas grave je veux juste savoir votre opinion.
Je lui dis : j’ai envie de gifler quelqu’un.
Il me dit : pourquoi ?
Je lui dis pour rien juste pour le plaisir. C’est ça mon opinion.
Il me dit : le nouveau gouvernement vous énerve ?
Je lui dis : pourquoi vous revenez sur le nouveau gouvernement ? Vous voulez me prêter vos opinions ? Je suis libre d’orienter mes opinions où je veux ; pas sur le nouveau gouvernement. Je n’ai pas eu d’opinion sur l’ancien gouvernement pourquoi vous voulez savoir ce que je pense du nouveau gouvernement ? Je n’improvise rien ce serait viser les gens qui ne sont pas de ma famille ni de la famille de ma femme.
Ma belle-mère n’est pas dans le nouveau gouvernement. Ma femme n’était pas dans l’ancien et mon fils est encore petit. Et vous voulez que je pense quoi du nouveau gouvernement ? C’est une idée politique que je ne voudrais pas avoir.
Il me dit : ne vous énervez pas nous allons passer à autre chose.
Je lui dis : qu’est ce qui vous empêche de me voir énervé Monsieur ? Je n’ai pas ma liberté de m’énerver moi? Vous me posez des questions sur le nouveau gouvernement sans savoir ce que moi je propose pour le prochain gouvernement et surtout sans me demander comment se portent ma femme et ma belle-mère. Vous croyez que je suis né pour avoir des opinions sur le nouveau gouvernement ? Je m’en fou du nouveau gouvernement. C’est même quoi cette histoire du nouveau gouvernement ? Quelqu’un reste chez lui vous venez sans être invité lui demander des histoires sur le nouveau gouvernement. Vous travaillez pour le nouveau gouvernement ? Arrêtez de faire chier les gens avec le nouveau gouvernement. Il faut d’abord que mon fils devienne un adulte qui travaille et si ma femme m’aime toujours et si nous avons hérité de la fortune de ma belle-mère, alors je vous dirais mon idée et mon opinion sur le nouveau gouvernement.

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