La compagnie Foudizè théâtre, dirigée par le metteur en scène Billy Elucien, est depuis le 24 août en résidence de création à FOKAL pour monter la pièce Le Retour de l'auteur camerounais Wakeu Fogaing qui se jouera les 1er, 2 et 3 octobre .

Monsieur Drack, après avoir travaillé durant 30 ans à l'étranger, revient chez lui. Mais tout a changé : la maison, les gens.... Drack croyait travailler pour protéger sa famille de la faim et des problèmes d'argent mais il se retrouve face à une toute autre réalité : sa femme lui interdit et le toit familial et la porte de son cœur… : une personne qui tient à sa famille ne reste pas tant d'année sans donner de nouvelles à sa famille. Sans lire les courriers de sa famille. Sans prendre des vacances pour être là un instant…, lui reproche-t-elle. Madame Drack n'a jamais touché à l'argent envoyé par Drack et a décidé de vivre dans la précarité. De ce conflit va naître une vraie tension entre les deux personnages.

Monsieur Drack se retrouve aussi face à Hans K, l'homme à tout faire, qui a gardé la maison pendant six ans. Hans K est le bon ami et le conseiller des deux fils de madame Drack. La rencontre entre les deux hommes va déboucher sur un conflit d'autorité. Monsieur Drack pense que Hans K. est l'amant de sa femme, tandis que Hans K. accuse Drack d'avoir assassiné sa famille lorsqu'il travaillait dans l'humanitaire. Les deux hommes pourront-ils résoudre leurs différends ?...

J'ai été tout de suite emballé par « Le retour » de Wakeu Fogaing. C'est un drame familial des temps modernes, qui traite d'une réalité commune, sans nul doute, à tous les pays du tiers monde, celle de la misère et la migration pour un mieux-être. Dans le souci de résoudre les problèmes de leur famille, certains croient, en quittant leur pays, trouver de quoi subvenir aux besoins de la famille. Ces séparations engendrent très souvent un déséquilibre au sein du foyer. Certaines familles éclatent même. « Les voyages forment la jeunesse » dit-on, le temps et les circonstances nous changent positivement, mais l'inverse est tout aussi possible…

J'ai connu des garçons de bonne famille qui sont partis en terre étrangère. Arrivé là-bas, ils ont adopté de nouvelles valeurs, différentes de celles qu'ont leur avaient inculquées, et se sont parfois fait expulser du pays d'accueil. J'en ai connu aussi qui ont attendu l'être aimé, parti ailleurs, alors qu'il avait depuis longtemps reconstruit sa vie, sa famille. Combien de personnes sont-elles condamnées à attendre l'être aimé alors qu'il a déjà tourné la page pour une raison quelconque ? Serait-ce mal d'aller vivre loin de sa famille ?

Départ et retour ne sont pas toujours vécus de la même façon, cela dépend des raisons du retour, de la façon dont il se fait, et du lien tissé entre les personnes concernées durant la séparation. Le retour devrait être un moment de retrouvailles joyeuses, mais ce n'est jamais toujours le cas…

FOKAL